Hilduin de Saint-Martin
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Hilduin (v. 810- † 860) fut abbé laïc de Saint-Martin de Tours à partir de 851, comme successeur de l'abbé Vivien.
Il est, en cette qualité d'abbé, le destinataire de deux lettres de Loup de Ferrières (n° 89 et 90, éd. Levillain). Selon la première il était un peu plus jeune que Loup et tous deux ont semble-t-il étudié ensemble à l'abbaye de Fulda en 829/830[1] ; ils se sont perdus de vue depuis, mais Loup s'autorise de cette vieille relation pour lui recommander un abbé de Cormery qui est un de ses proches[2]. L'autre lettre date de 853, année d'une attaque des Normands sur Tours (prise et pillée le ) : les chanoines de Saint-Martin, avertis de l'approche des pirates, ont déplacé leurs reliques à Cormery, et l'abbé Hilduin a écrit à Loup pour lui demander de recevoir le trésor du sanctuaire dans son abbaye ; Loup refuse, car son établissement ne dispose d'aucune protection. L'abbé Hilduin est mentionné aussi dans un acte de la « Pancarte noire » relatif à un plaid qui eut lieu en juin 857[3], et dans un autre daté du , renouvellement des privilèges de l'abbaye que fit approuver l'archevêque Hérard de Tours au concile de Tusey[4]. Pour l'année 860, les Annales de Saint-Bertin signalent que Charles le Chauve nomma son fils Louis nouvel abbé de Saint-Martin[5].
Certains historiens identifient cet Hilduin à un archichapelain de ce nom de Charles le Chauve[6]. D'autres font observer qu'Hilduin de Saint-Martin était sûrement un abbé laïc, comme il apparaît dans la lettre du concile de 860, qui mentionne à ses côtés un « antistes », chef spirituel de l'abbaye[7].
Notes et références
[modifier | modifier le code]- cf. « Recordans nostri convictus in vestra adulescentia et initio meæ juventutis consuetudinem [...] ».
- L'abbaye de Cormery était une dépendance de Saint-Martin de Tours.
- Émile Mabille, La Pancarte noire de Saint-Martin de Tours, brûlée en 1793, restituée d'après les textes imprimés et manuscrits, Paris-Tours, 1866, n° CX. La Pancarte noire, la Pancarte rouge et la Pancarte blanche étaient trois cartulaires de Saint-Martin de Tours.
- Ibid., n° CXXXVI.
- Éd. G. Waitz, Hanovre, 1883, p. 54.
- Ferdinand Lot, « De quelques personnages qui ont porté le nom d'Hilduin », Le Moyen Âge, 1903, p. 259, 267 ; Léon Levillain, « L'archichapelain Ebroïn, évêque de Poitiers », Moyen Âge, t. XXXIV, 1923, p. 177-222 ; Id., « Wandalbert de Prüm et la date de la mort d'Hilduin de Saint-Denis », Bibliothèque de l'École des Chartes 108, 1950, p. 5-35, part. 9-10 ; Joseph Fleckenstein, Die Hofkapelle der deutschen Könige, I : Grundlegung. Die karolingische Hofkapelle, Stuttgart, 1959, p. 144-145.
- Voir Jacques Boussard, « L'origine des familles seigneuriales dans la région de la Loire moyenne », Cahiers de civilisation médiévale, vol. 5, 1962, p. 303-322, part. p. 314, note 104. Il semble que le premier abbé laïc de Saint-Martin fut le comte Vivien, à qui Charles le Chauve donna l'abbaye en 844 : voir Ferdinand Lot et Louis Halphen, Le règne de Charles le Chauve (840-877). Première partie (840-851), Paris, 1909, p. 176.